Dans notre nouvelle rubrique "Que ne sont-ils pas devenus", nos consultants se sont penchés sur la mystérieuse histoire du bi-bop.
Nous savons très peu de choses sur l'ancêtre du téléphone portable apparu sur le marché de 1993 à 1997.
Mitterrand en avait-il un ? Le bi-bop a-t'il favorisé les débuts du gouvernement de Balladur sous la deuxième cohabitation ? Beregovoy se serait-il suicidé (ou aurait-il été tué) envers et contre tout sauf le bi-bop ? Le groupe Rhône-Poulenc serait-il resté public ? Le bi-bop aurait-il influencé le "oui" au mariage de Johnny Halliday et d'Adeline ? Mickaël Jackson aurait-il sombré si vite sans un bon bi-bop ? Laurent Voulzy et Alain Souchon se seraient-il loupés au café de la place de St Pierre Quiberon à 12h15 le 25 août 1994, s'il y avait des bornes installées dans ce petit village breton ? Le tunnel sous la Manche se serait-il construit plus vite ? Véronique Jeannot aurait-elle tant tourné dans les téléfilms sans son bi-bop ? L'année 1997 allait-elle se relever de son deuil conjoint du Club Dorothée et du bi-bop ? Le bi-bop a t'il disparu au profit du G.S.M ? Et je ne vous parle pas de l'attentat à la station RER St Michel ou de l'arrêt de La Roue de la fortune, tant honnie de Liliane Bettancourt.
Les questions sont nombreuses. Et les réponses, c'est simple, il n'y en pas une seule. Revenons en images sur cette technologie tout à fait décoiffante. Notre esprit déductif imparable nous permettra peut être de vous guider face à cette marée de suppositions qui vous assaillent.
Mon petit coeur se gonfle devant tant de modestie. Le bi-bop, c'était tout d'abord un téléphone qui coûtait tout aussi cher qu'un téléphone portable actuel sans abonnement (288 Euros). L'abonnement mensuel était quasiment donné (8,31 Euros). La minute était à 0,13 Euros. Le forfait n'existait pas.
La qualité de communication était excellente, puisque la liaison radio avec la borne était basée sur la norme CT2 (Cordless Telephone second generation). Alors, qu'est-ce qui n'a pas marché ?
Le principal problème était de trouver les bornes d'appel. Essayez-vous aussi de les retrouver. Elles n'ont pas été enlevées à Paris, Lille ou Strasbourg, les villes pilotes et leurs banlieues choisies pour porter le réseau bi-bop. Pourquoi ? Sait-on jamais. Si les Allemands nous envahissaient ? Est-ce que le Général de Gaulle n'essaierait pas de faire l'appel du 18 juin sur un bi-bop ? Non, le Général de Gaulle est mort. Mais là, tout de suite, on pense à Lionel Jospin, on pense à Eva Joly, on pense à Daniel Cohn-Bendit. Qui sait si nous reconnaîtrions leur voix au bout du fil. Pendant ce temps, Sarkozy serait certainement en train de déporter quelques Roms.
Le bi-bop permettait de se connecter à des bornes (poteaux ou tuyaux de canalisation) de faible portée (environ 300 mètres en ville). A Paris, on pouvait trouver une borne à moins de cinq minutes de marche. Lorsque le bi-bop était localisé, on se devait alors de « prendre la ligne » en manipulant le combiné, puis de composer le numéro.
Pour recevoir des appels, on devait se placer près d'une borne d'appel, se faire localiser et rester à 300 mètres de son poteau. On n'avait plus qu'à attendre qu'on nous appelle. Si on n'était pas là, le poteau prenait le relais, à l'aide d'un service de messagerie. Pas simple. Si on s'éloignait trop de son poteau, sanction immédiate, l'appel était interrompu. Certains essayaient de passer d'un poteau à l'autre en téléphonant. Autre sanction. L'appel était interrompu également. Si son chien levait la patte près du poteau, on risquait même une amende.
Des poteaux, on n'en trouvait qu'en ville. L'appel de la forêt était loin de s'envisager. Pourtant, perdu dans les bois, c'est tellement pratique de joindre quelqu'un pour être secouru. Dans les églises, rien non plus, l'appel de Dieu étant rendu impossible, dans ce silence de mort. Dans les tribunaux, pas d'appel à la vérité réalisable encore. Néanmoins, France Télécom comptait parmi ses abonnés de nombreux professionnels (médecins, coursiers, artisans, etc.) pour continuer à faire tourner le pays.
Synthèse : Nous allons maintenant pouvoir répondre à toutes ces questions restée jusque-là sans réponse.
Mitterrand en avait-il un ? Peut être.
Le bi-bop a-t'il favorisé les débuts du gouvernement de Balladur sous la deuxième cohabitation ? Non.
Beregovoy se serait-il suicidé (ou aurait-il été tué) envers et contre tout sauf le bi-bop ? Oui.
Le groupe Rhône-Poulenc serait-il resté public ? Non.
Le bi-bop aurait-il influencé le "oui" au mariage de Johnny Halliday et d'Adeline ? Non.
Mickaël Jackson aurait-il sombré si vite sans un bon bi-bop ? Oui.
Laurent Voulzy et Alain Souchon se seraient-il loupés au café de la place de St Pierre Quiberon à 12h15 le 25 août 1994, s'il y avait des bornes installées dans ce petit village breton ? Non.
Le tunnel sous la Manche se serait-il construit plus vite ? Non.
Véronique Jeannot aurait-elle tant tourné dans les téléfilms sans son bi-bop ? J'ai très envie de dire non.
L'année 1997 allait-elle se relever de son deuil conjoint du Club Dorothée et du bi-bop ? Non.
Le bi-bop a t'il disparu au profit du G.S.M ? Oui.
Et je ne vous parle pas de l'attentat à la station RER St Michel ou de l'arrêt de La Roue de la fortune, tant honnie de Liliane Bettancourt. J'ai dit que je ne vous en parlais pas.