A vous qui aimez le sens pratique plus que tout au monde !
Non, ma grand-mère ne votera pas Bayrou car il a baissé dans les sondages. C'était une blague !!! Elle, elle n'aime que les meilleurs. C'est pour ça qu'elle était agent double dans sa jeunesse. Et non, il ne s'agit pas de Marie-Camo*. C'est une de mes autres grands-mères dont je parle. Celle-ci, elle s'appelle Justine Thym-Berlek. Justine Thym-Berlek était agent double pour la Roumanie et la Lettonie sous le Communisme. Vous me direz, c'est le même camp. Eh bien, à l'époque les choses n'étaient pas aussi simples. Mais ça, c'est une autre histoire.
* Marie-Camo, elle, était vendeuse de Tupperware à domicile.
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| La machine à écrire sur laquelle ma grand-mère écrivait ses rapports lorqu'elle était au Politburo letton en 1990. A cette époque, elle espionnait encore de petits Roumains. |
Justine était originaire de Bretagne. Elle est née en 1923, comme Maria Pacôme, releverez-vous finement ! Je ne dirais pas où car il s'agit d'un village isolé encore inconnu des Anglais**. Justine n'était pas née Thym-Berlek mais Thym. Elle avait choisi dans son plus jeune âge de faire un mariage de raison avec le plus grand fils de la famille Berlek, qui possédait le leadership sur la fabrique d'hameçons et de fil de pêche en Bretagne. Et vous savez devant Dieu à quel point les bretons sont de grands pêcheurs. Rien ne peut les empêcher de pêcher, surtout pas la faim. Et ça, Justine l'avait bien compris. En 1936, elle est devenue la femme la plus importante de la région en inventant le fameux fil à pêche n°3 . Elle avait 14 ans.
** Car comme vous le savez, les Anglais aiment s'installer plus près de nous pour nous observer et mieux nous connaître.
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| C'est sur la machine à écrire de ma grand-mère que j'ai rédigé moi aussi mon rapport pour La Quincaillerie ces derniers jours lorsque j'étais en visite chez elle. |
C'est un grand amour qui la menée à l'espionnage. Justine a aimé Nicolae Ceauşescu en 1954 alors qu'il venait d'être promu au Bureau politique communiste, ce qui faisait de lui le n°2 du Parti. A l'époque, Justine, 32 ans, était en voyage dans ce beau pays. Elle était tombée sur Nicolae dans la rue, tout bêtement. Ce fut le coup de foudre immédiat. Ils allèrent tout de suite à l'hôtel. Ca tombait bien, il restait à Nicolas juste un ticket de rationnement pour une nuit d'amour à deux. Et le Pape n'avait pas encore dit : "Ne mettez pas de préservatifs !".
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| Ci-contre, une photo d'une peinture de ma grand-mère Justine avec sa chipka sur la tête. C'est dans cet intérieur coquet que Nicolae et Justine ont vécu leur amour coupable qui a duré 1 an et 36 jours. Remarquez les chaussons en paille de Justine. Elle aimait les porter sans chaussettes pour faire des peelings de pieds. |
Pour l'avoir près de lui, Nicolae créa un emploi fictif d'ambassadrice à l'étranger. Celle qu'on appellait souvent la grande prêtresse des relations Est-Ouest devint rapidemment agent double dès qu'elle se rendit compte qu'elle pouvait mieux servir les intérêts des autres pays. Elle avait aussi senti, à temps, que son amant menait la Roumanie à sa perte... Et Elena aussi avait senti que son mari la trompait. Justine passa alors à l'autre camp.
La suite au prochain épisode.
